(Avec l’aimbable participation de Skyguide)

Vous vous êtes toujours demandé comment notre ciel est contrôlé et comment les avions volent en toute sécurité d’un aéroport à un autre ? Vous vous êtes posé la question de savoir quelle était la tâche d’un contrôleur aérien ?

Skyguide – le fournisseur des services suisses de la navigation aérienne – est responsable, d’après le mandat de l’Office fédéral de l’aviation civile, d’assurer et de faciliter la circulation aérienne, sur les aéroports suisses et dans l’espace aérien suisse et délégué.

Je suis Bastien, contrôleur chez skyguide pour le centre de contrôle en route de Genève. Je vais essayer de vous présenter rapidement le métier de contrôleur aérien, les étapes pour y parvenir ainsi qu’un texte sur la formation telle que je l’ai vécue à ne pas louper !

Une explication rapide du rôle du contrôleur aérien pour un vol de ligne

Regardons de plus près le métier de contrôleur aérien.

Prenons d’abord un avion civil qui réalise un vol de ligne entre deux aéroports.

Avant de partir, alors que l’avion est encore au poste de stationnement, il reçoit du contrôleur en charge de la clearance delivery son autorisation de route pour le départ et le vol.

Dès qu’il est prêt, et pour aller à la piste de décollage, un contrôleur Sol est en charge d’organiser sa route au sol par rapport aux autres avions. Avant de pénétrer la piste, il entre en contact avec le contrôleur Tour, qui s’assure qu’il n’y ait jamais plusieurs aéronefs sur la piste en même temps. Dès l’autorisation de décollage, l’avion s’envole et devient contrôlé par le contrôleur Départ, en utilisant un écran radar. A partir de là, dans la région proche de l’aéroport, les avions doivent être toujours séparés ou horizontalement par 3 NM (5500 mètres) ou verticalement par 1000 pieds (300 mètres). En donnant des virages et en permettant la montée des avions vers leur niveau de croisière, la séparation entre les différents aéronefs est assurée. En s’éloignant de l’aéroport de départ en en poursuivant sa montée, l’avion est transféré à un contrôleur en-route. La séparation horizontale passe à 5 NM (9200 mètres) pour palier à la moins bonne précision des radars et à l’augmentation des vitesses relatives. Le contrôleur en-route poursuit le travail du contrôleur Départ, il assure sans arrêt une séparation entre les avions, en leur donnant de légers virages ou en changeant leur altitude quand c’est nécessaire.

Quand l’avion arrive près de l’aéroport de destination, c’est le même parcours en sens inverse qui se reproduit, le contrôleur Arrivée ayant comme tâche supplémentaire l’alignement de tous les avions l’un derrière l’autre avec la piste.

Le contrôle aérien

La profession de contrôleur de la circulation aérienne (CCA) se distingue par son côté fascinant, l’importance de la performance, le travail d’équipe et la technologie. Les CCA contrôlent les avions qui se déplacent dans leurs zones de responsabilité, à partir du décollage et jusqu’à l’atterrissage. Ils travaillent dans la tour et à l’approche, dans les centres de contrôle régional ou comme contrôleurs tactiques dans la défense aérienne et la centrale d’engagement.

Zurich Tower (C@Skyguide)

 

Une formation complète pour un travail passionnant

Si vous êtes un jeune professionnel dans un domaine lié à l’aviation ou à toute autre profession et si vous êtes prêt pour de nouveaux défis, ou si vous venez de passer votre maturité et souhaitez vous lancer dans un domaine intéressant en constante évolution, voici un résumé de ce que comporte la formation de contrôleur aérien:

  • – Cours de formation rémunérés pendant deux ans et demi.
  • – Les cours comptent notamment l’aérodynamique, la technologie aéronautique, la météorologie, la technologie radar et radio, la navigation, les services d’information sur le trafic aérien et l’anglais technique.
  • – En plus de la théorie, les étudiants reçoivent aussi une formation sur simulateur et une formation sur le terrain. La formation se termine par un travail de diplôme sur un thème lié à l’aviation.
  • – Les étudiants qui réussissent la formation obtiennent une licence internationale, reconnue dans toute l’Europe.
  • – Après avoir obtenu leur licence, les CCA ont le titre de «Contrôleur de la circulation aérienne ES (Ecole supérieure)» agréé par l’Office fédéral suisse de la formation professionnelle et de la technologie.
  • – Les CCA ont souvent des occasions de promotion et de développement. De nombreux membres de notre direction et experts très respectés dans le domaine ont commencé leur carrière en tant que contrôleurs aériens.
  • – Les étudiants en aviation de l’Université des Sciences Appliquées de Zurich (ZHAW) peuvent fréquenter un cours supplémentaire de deux mois en tant qu’internes chez skyguide après leur 4e semestre et la réussite des examens d’aptitudes.

Les épreuves de sélection

La procédure de sélection chez skyguide se déroule en 4 étapes qui permettent d’évaluer l’aptitude d’un candidat à exercer le métier. Chaque étape est éliminatoire. La première étape est basée sur des tests psychotechniques. Ces tests sont de nature technique et orientés vers la profession de contrôleur. Ils cherchent à apprécier un savoir-faire précis, une compétence réelle, et l’aptitude pour commencer la formation.

La deuxième étape contient un second set de tests psychotechniques, il s’agit d’exercices ressemblant plus au contrôle aérien à proprement dit.

La troisième étape comprend des entretiens de groupe (vous devez travailler avec d’autres candidats et résoudre une énigme par exemple), et un entretien individuel.

C’est après cette troisième étape qu’une décision concernant l’admission du futur candidat est prise.

Il reste néanmoins une dernière étape : l’entretien d’anglais. Si votre niveau permet de débuter la formation, vous serez attribué à un cours. Si ce n’est pas le cas, vous serez mis en attente et devrez justifier d’effectuer un stage de langue anglaise et repasser le test.

Une fois toutes ces étapes passées, la visite médicale acceptée permet d’entrer en formation.

La formation du premier au dernier jour

La formation commence au centre de formation skyguide à Dübendorf. Pendant 6 mois, la phase BASIC permet d’enseigner aux élèves contrôleur les bases de l’aéronautique et du contrôle aérien. Des simulations permettent de découvrir le travail au Sol, à la Tour, aux secteurs d’approche et en route.

Après la réussite aux différentes épreuves théoriques et pratiques, et l’affectation à une unité, les formations plus pratiques et axées sur le futur travail du contrôleur aérien commencent. D’une durée de 6 mois également, cette phase permet d’obtenir un rating, qui donnera le droit de travailler en unité. Sur un aéroport ou un espace aérien fictif, on apprend à contrôler et à connaître toutes les règles du métier.

Après la réussite de cette phase, la formation en unité commence. Elle dure environ 1 an et demi. La première partie (6 mois) permet de retravailler sur simulateur et d’apprendre toutes les spécificités de l’espace aérien désormais réel. En 6 mois, l’élève contrôleur doit pouvoir être prêt pour contrôler du trafic réel. C’est donc une semaine de « checks » en simulation qui permet d’autoriser ou non l’élève contrôleur à rentrer en salle de contrôle ou dans la tour.

Après l’entrée en salle, l’élève contrôleur est suivi par un coach qui est derrière lui, qui l’aide et qui peut à tout moment reprendre la fréquence de contrôle. Un an de formation permet de découvrir tous les secrets du contrôle aérien réel, avec les contraintes des aéronefs et de l’ensemble des secteurs adjacents.

Un examen théorique et pratique final permet d’autoriser l’élève contrôleur d’obtenir sa licence et d’avoir tous les privilèges du métier de contrôleur aérien.

Le travail du contrôleur aérien

Un contrôleur travaille selon des shifts de 7 heures, avec un temps de travail sans pause maximum de 2 heures. Des pauses sont donc incluses dans le shift. Ses horaires sont irréguliers et il peut travailler sur une période de 24h/24. Il a environ 10 jours de congés par mois et travaille environ 35 heures par semaine. Un contrôleur ne peut pas travailler à la fois à la tour, au secteur d’approche et aux secteurs en route. Il est qualifié généralement pour travailler à la tour et à l’approche ou aux secteurs en route.

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