(Avec l’aimable participation de « Ballons du Léman »)

Premier aéronef ayant permis à des êtres vivants de s’envoler, le ballon à air chaud, également appelé Montgolfière du nom de ses inventeurs les frères Montgolfier, est un moyen de se mouvoir dans les airs si apprécié mais tellement méconnu.

Pour cette raison, Pilotesuisse a voulu en savoir plus sur le monde de l’aérostat et par analogie celui des aérostiers.

C’est donc tout naturellement que nous avons pris contact avec une société de ballons de notre belle région Lémanique, Ballons du Léman, qui nous a invité à suivre le déroulement d’un vol et ainsi s’imprégner de cet univers.

Bien sûr, toutes les informations sur “comment devenir aérostier” se retrouvent au bas de l’article !

Déroulement d’un vol :

C’est environ deux heures avant le coucher du soleil dans la région genevoise que nous nous sommes donnés rendez-vous pour ce premier vol en ballon. Le moment est propice à une atmosphère douce et stable, idéale pour un vol calme en toute sérénité.

>Briefing avec les passagers avant le vol.

Transportés du parking au lieu de décollage, il est temps pour nous de suivre un briefing complet sur tout ce qu’il y a à savoir sur le vol : procédures de sécurité, aperçu et déroulement du vol, explications sur ce qu’est un ballon et comment il vole.

Après le lancé d’un petit ballon en caoutchouc afin de vérifier la vitesse et la direction du vent, il est temps de préparer le matériel. Il faut savoir que la limite moyenne de vent au décollage pour un ballon est d’environ 15 noeuds soit un peu plus de 25 km/h.

>Déchargement de la nacelle.

Il n’est pas évident de décharger une nacelle de 400kg pour 14 personnes. Une petite aide sera éventuellement demandée à quelques participants en pleine forme. Et puis… savoir que l’on a participé d’une façon active au succès de son premier vol en ballon est tout de même gratifiant !

Après la nacelle, il faut étendre l’enveloppe de la montgolfière puis la gonfler à l’aide de ventilateurs.

>Une fois les enveloppes au sol…

>…on les gonfle avec des ventilateurs.

Bien que ces enveloppes semblent bien gonflées, il faudra utiliser de l’air chaud afin de les ériger vers le ciel et ainsi nous permettre de voler. Le but de l’air chaud est qu’il est moins dense que l’air ambiant, ainsi telle une bulle d’eau, il est poussé vers le haut par la poussée d’Archimède.

Pour permettre le décollage, il faudra cependant que la différence de température entre l’air extérieur la température au sommet du ballon soit de 70 à 80°C.

>Notre pilote commence à chauffer le ballon.

Manuel, notre pilote va donc chauffer l’enveloppe à l’aide de puissants brûleurs à propane. La consommation des brûleurs est aussi élevée que 2 litres de propane liquide par minute ! De quoi faire frémir la loutre en arrière plan. Heureusement, nous comptons pour le vol entre 250 et 300kg de propane à bord ce qui correspond à une autonomie d’environ 2 heures de vol.

C’est une enveloppe de 8’500m³ qui va nous porter tout de même !

>Le ballon commence à être chaud, il s’élève vers le ciel.

Gentiment, le ballon sera assez chaud pour s’élever vers le ciel. L’enveloppe en elle-même pesant tout de même 350kg.

Une fois les deux ballons gonflés et prêts, il sera temps pour nous de monter à bord.

>L’autre montgolfière est fin prête !

 

>Nous prenons place dans le grand ballon.

Pour rentrer dans la nacelle, nous allons sur le côté en enjambons les bords. Le ballon est également arrimé à une voiture pour ne pas risquer qu’il s’envole prématurément.

Ensuite, quelques coups de brûleurs en plus et voilà ; le ballon s’envole ! ( Enfin là, c’est celui de l’autre groupe… ) 

>Le premier groupe s’envole dans le silence et le calme.

Désormais, nous sommes également en l’air. Les sensations n’ont rien à voir avec tout ce que nous pouvons connaître avec d’autres aéronefs. C’est vraiment une sensation de liberté dont nous sommes épris. Nous décollons sans bruit et en douceur. Il n’y a pas de sensation de vent puisque nous nous déplaçons avec celui-ci. Sauf le bruit du brûleur, rien à déclarer.

C’est vraiment exceptionnel de ne pouvoir gérer que son altitude et ne pas pouvoir gérer activement son cap et sa direction. Il faut se laisser porter par la nature tout simplement.

Arrivés à une certaine hauteur, les passagers commencent à utiliser une caméra « go-pro » prêtée par Ballons du Léman afin que chacun puisse ramener chez lui des souvenirs exceptionnels de cette journée.

>Quelques selfies pour ne pas oublier ce moment magique.

Heureusement, nous comptons sur notre pilote pour rester dans des zones sûres. C’est-à-dire des zones où nous ne dérangeons pas le trafic aérien conventionnel.

Il faut savoir que les montgolfières sont soumises aux mêmes règles que tout autre appareil volant. Elles doivent rester dans des zones tridimensionnelles très strictes et ne sont certifiées que pour du vol VFR (Visual Flight Rules), c’est-à-dire avec des références visuelles au sol.

>Manuel au poste de pilotage.

 

>C’est grâce à un petit appareil comme celui-ci que le pilote peut connaître son altitude et son taux de montée ou descente.

 

>Un petit coup de brûleur pour garder son altitude et rester dans le vent favorable.

 

>L’autre équipe arrive dans le coin…

 

>…et nous passe en-dessous.

Bientôt nous allons malheureusement déjà nous poser. Le pilote calcule son profil de descente et cherche un champs situé le long de notre trajectoire sur lequel nous pourrons atterrir. Une fois la parcelle confirmée, le pilote nous demande de nous préparer pour le contact avec le sol. Aujourd’hui, nous avons un peu de vent : nous arrivons donc sur le sol avec un peu de vitesse.

« Se préparer » signifie ranger ses appareils de prise de vue ainsi que de se mettre dos à la direction du vol. Nous devons nous fléchir sur nos genoux également.

Ensuite, la nacelle impacte avec le sol une première fois, puis une deuxième fois et la nous sommes arrêtés sur le sol. Ce n’est pas aussi doux comme dans un avion, mais pas désagréable non plus.

Nous devons rester quelques temps à bord du ballon pour ne pas risquer qu’il décolle à nouveau à cause du poids réduit. En attendant, le pilote ouvre des sortes de vanes situées au somment du ballon afin que celui-ci puisse se dégonfler.

>Le ballon en train de se dégonfler.

Une fois le ballon totalement au sol, nous descendons de la nacelle et allons aider le pilote à plier l’enveloppe.

>Il est important de bien la plier ainsi que de bien vider l’air.

Puisque nous ne pouvons pas vraiment choisir où nous allons nous poser et qu’il n’est pas possible de revenir sur le lieu de décollage avec le ballon, une équipe de Ballons du Léman nous suit au sol afin de nous récupérer, charger le ballon et nous ramener au parking à Genève.

Mais avant, c’est le temps pour nous de boire un petit apéro dans la joie et la bonne humeur et ainsi discuter avec le pilote, ses expériences et sa passion.

Lors de l’apéro, chaque participant reçoit également un magnifique diplôme de vol ainsi qu’une petite surprise très sympa 😉  Mais chuut !

>Petit apéro de fin de journée, merci pour cette expérience fabuleuse !

Les variantes du vol en aérostat :

En ballon, il y a différents types de vol possibles :

  • Le vol gastronomique :
    Avec la première montgolfière certifiée comme table gastro, vous pourrez manger en altitude dans le ballon violet HB-QQQ.
  • Le vol sportif :
    Avec ce même ballon, vous pouvez vous envoler un matin pour un vol en haute altitude. C’est-à-dire à plus de 5’500m avec de l’oxygène à bord. La fin du vol se clôture avec un petit brunch sur le lieu d’atterrissage.
  • Le vol de navigation :
    En hiver, il arrive aux aérostiers de prendre le ballon et ainsi survoler les Alpes pour se poser en Italie par exemple.
  • La compétition :
    L’aérostier doit se poser le plus près possible d’une croix au sol ou bien passer au-dessus de points géographiques donnés avec quelques contraintes pour lui compliquer la tache.

Voici une vidéo du journal 24heures sur ce qu’est le vol en ballon à air chaud : Vidéo du 24heures

Comment devenir aérostier ?

Selon un article du journal 24heures, la Suisse manque de relève dans le domaine de l’aérostation.

Il faut savoir que ce domaine est méconnu et comme tous les domaines de l’aviation, il semble hors de portée à qui n’a pas de pied dans la branche. Mais ce n’est pas le cas : il est possible de devenir aérostier !

Malheureusement, les prix de formation sont élevés comme dans chaque domaine aéronautique. Une formation d’une année avec l’obtention du brevet de pilote privé coûte, selon la Fédération suisse d’aérostation, environ CHF 12’000.-. Il serait cependant possible, en deuxième partie de formation, de réduire les frais de ses vols en prenant des passagers, ou en louant des ballons plutôt que d’en acheter un. Actuellement, nous comptons aussi en Suisse plus d’aérostats que de pilotes.

Aucun âge n’est établi pour commencer une formation d’aérostier qui comprend une partie pratique et une partie théorique très semblable à celle donnée aux futurs pilotes privés sur avion. A savoir : droit aérien, radiotéléphonie, physique de vol, météorologie, performances, navigation etc…  Toutefois, le premier vol solo n’est autorisé qu’à partir de 14ans et l’examen pratique, permettant l’obtention de sa première licence, à 16ans.

En Suisse, ce sont désormais les licences européennes EASA qui sont délivrées. Chacune d’elle reste valable pour une durée indéterminée. Cependant, le privilège ne reste valide que si, lors des 24 derniers mois, le pilote a effectué au moins 6 heures de vol incluant au moins 10 décollages et atterrissages sur une classe de ballon. Par classe, nous entendons un type de sustentation (air chaud, gaz, dirigeable).

Si le pilote est qualifié sur d’autres classes, il devra en plus sur cette classe effectuer 3 heures de vol dont 3 décollages et atterrissages.

LAPL(B) : (Light Aircraft Pilot Licence Balloon)
Examen pratique dès 16ans. Ballons ou dirigeables à air chaud d’une enveloppe maximale de 3’400m³ (1’200m³ pour les ballons à gaz). Maximum 3 passagers et exploitation non-commerciale uniquement.

Obtention de la licence après 16h de vol dont min. 30 minutes en solo, 10 gonflages et 20 décollages et atterrissages.

BPL : (Balloon pilot licence)
Dès 16ans, ballons ou dirigeables à air chaud. Le volume est, avec cette licence, illimité. Cependant, il faudra accumuler de l’expérience avant de passer à un groupe d’enveloppe supérieur :

– 100h pour max. 6’000m³
– 200h pour max. 10’500m³
– 300h pour 10’500m³ ou plus.

Extensions de licences  :

  • – Vol commercial :
    Grâce à la BPL, vous pourrez dès 18ans, effectuer des vols commerciaux contre rémunération. Il faudra attester de 50h de vol et 50 décollages et atterrissages après délivrance de la licence. Un examen pratique est également requis. Ensuite, le pilote devra attester d’au moins 3 vols dont au moins 1 sur la classe de ballon utilisée les 180 jours précédent un vol commercial.
  • – Classe supplémentaire : (type de sustentation)
    5 vols d’instruction en double commande, instruction théorique, examen pratique et oral sur les connaissances théoriques.
  • – Groupe supplémentaire : (volume de l’enveloppe)
    Selon l’expérience du pilote puis au moins 2 vols d’instruction sur un ballon du groupe visé.
  • – Vol captif :
    Au moins 3 vols d’instruction.
  • – Vol de nuit : 
    Au moins 2 vols de nuit d’au moins 1 heure chacun.

Selon notre pilote Manuel, un futur aérostier devra être passionné, avoir une certaine sensibilité pour la machine, du sérieux et surtout aimer la libérté que procure le ballon.

Voici  pour vous un résumé des licences par l’Office fédéral de l’aviation civile : Licences EASA – OFAC

En Suisse, vous pourrez trouver une école de vol (ATO) dans votre région. La Fédération suisse d’aérostation les a répertoriées sur le lien suivant : Liste suisse des ATO(B)

Si vous êtes encore désireux de découvrir et vous renseigner un peu plus sur sur le vol en ballon, nous vous invitons à visiter le site de cette Fédération suisse de l’aérostation. Un site complet et très intéressant : Site web de la « FSAS »